Comment gérer une crise d’angoisse?

Un peu d’histoire

Le terme est déjà évoqué au XVIème siècle (« terreurs de panique »). Un neurologue de Berlin en fait une définition en 1871 et en 1884 Sigmund Freud en donne une description plus précise (« attaques d’angoisse »). Le terme est définitivement reconnu dans le monde médical en 1980 et classifié dans le DSM. Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (désigné par le sigle DSM, abréviation de l’anglais : Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) est un ouvrage de référence publié par l’Association américaine de psychiatrie (American Psychiatric Association ou APA) décrivant et classifiant les troubles mentaux.) La crise d’angoisse devient alors un standard international.

L’anxiété en question.

L’anxiété en tant qu’émotion normale : L’anxiété est une émotion que l’on ressent lorsqu’on interprète qu’un danger nous menace. Il est normal et utile de ressentir de l’anxiété. Il s’agit d’une alarme efficace qui s’éteint vite et facilement une fois que le danger est passé. Cette émotion est proche de la peur.

Elle permet de nous préparer à réagir au danger soit en fuyant, soit en se défendant. Elle nous permet ainsi de nous adapter aux problèmes de la vie.

L’anxiété excessive : Lorsqu’elle devient trop fréquente, trop prolongée ou trop intense, l’anxiété peut entraver notre fonctionnement ou engendrer une grande souffrance. On peut la comparer à une alarme mal réglée dans son activation, mais aussi dans sa régulation.

Tout le monde peut parfois ressentir de l’anxiété de façon un peu excessive. Mais cela peut devenir une réelle difficulté si cela se répète trop souvent.

L’attaque de panique

Notre cerveau a une alarme qui s’active en cas de danger grave et imminent. Au niveau physiologique, le système nerveux autonome sympathique est alors activé, ce qui engendre plusieurs symptômes physiques et psychologiques intenses (dont le rôle est de favoriser la survie en préparant l’individu à se défendre ou à fuir). Lorsque ce système d’alarme se déclenche en l’absence d’un danger grave et immédiat, l’apparition rapide et délimitée dans le temps de ces symptômes se nomme une attaque de panique.

Une définition.

La crise de panique, ou encore appelée crise d’angoisse, est une période bien délimitée de crainte et de malaise intenses dans laquelle au minimum quatre des symptômes suivants sont survenus de façon brutale et ont atteint leur point culminant en moins de quelques minutes :

1. Palpitations, battements de cœur ou accélération du rythme cardiaque.

2. Transpiration.

3. Tremblements ou secousses musculaires.

4. Sensation de « souffle coupé » ou impression d’étouffement.

5. Sensation d’étranglement.

6. Douleur ou gêne thoracique.

7. Nausées ou gêne abdominale.

8. Sensation de vertige, d’instabilité, de tête vide ou impression d’évanouissement.

9. Déréalisation (sentiment d’irréalité) ou dépersonnalisation (être détaché de soi).

10. Peur de perdre le contrôle de soi ou de devenir fou.

11. Peur de mourir.

12. Paresthésies (sensation d’engourdissement ou de picotements).

13. Frissons ou bouffées de chaleur.

La durée moyenne d’une crise d’angoisse est de 24 minutes. Si vous avez l’impression qu’elle dure plus longtemps, il se peut que ce soit en partie dû au fait que vous paniquiez face à cette crise d’angoisse.

On peut décrire plusieurs types de crises d’angoisse :

-inattendues : elles ne seront pas associées à une situation précise

-conditionnées : survenant presque systématiquement dans certains contextes (lieux surchauffés, files d’attente, endroits fermés, etc.)

Les causes peuvent être variables :

-on peut parfois n’observer aucun élément déclencheur

-l’hyperventilation peut être un facteur déclenchant en créant une alcalose systémique. La transpiration pourrait provoquer une alcalose contribuant à la génération d’attaques de panique.

-associées à un ou des lieux précis où elles sont survenues la première fois, ou alors à un ou des moments de la journée, ce qui peut pousser le patient à rester enfermé chez lui, ou au contraire à ne plus vouloir y retourner

-elles peuvent être également générées par un stress, un environnement familial ou professionnel problématique, ou à une histoire de vie difficile.

A noter que

Les sensations vécues lors d’une attaque de panique peuvent être très intenses et susciter des peurs chez la personne qui la vit du fait de l’impression qu’elle va mourir d’étouffement, d’une crise cardiaque ou qu’elle va perdre le contrôle et devenir folle, ou encore qu’elle va s’évanouir. Lorsque vous avez déjà vécu une fois une attaque de panique, vous pouvez alors développer des inquiétudes non justifiées au moment de ces attaques de panique. Or, il n’y a aucun risque que ces peurs d’étouffement, de mort et de perte de contrôle surviennent dans la réalité.

Ces inquiétudes contribuent à augmenter toute la symptomatologie.

C’est l’angoisse créée par l’attaque de panique qui va en fait générer ces différentes sensations physiques. On va ainsi observer :

-une accélération du rythme cardiaque.

(Du fait de l’angoisse, le cœur va avoir besoin de battre plus vite afin d’apporter plus de sang et donc d’oxygène dans les différents organes.)

-l’angoisse va également faire surréagir les glandes de sécrétion et va générer suées, sensation de chaleur ou frissons.

-l’angoisse va accroître sur le moment la sensibilité ressentie aux sons et aux lumières et créer une hypervigilance.

-la concentration est également impactée et peut créer une impression d’irréalité

-on observe également des crispations ou des tremblements du fait que le corps, se sentant en danger, a le réflexe de mettre ses muscles sous tension.

Quelques chiffres.

La prévalence à vie du TPA serait de 3% de la population générale. Dans les populations cliniques, la prévalence est nettement plus élevée, soit d’environ 10% dans les cliniques de psychiatrie, et d’environ 10 à 30% dans certaines cliniques médicales spécialisées en troubles vestibulaires, respiratoires ou neurologiques. Certaines études parlent même d’une prévalence qui pourrait atteindre 60% dans certaines cliniques de cardiologie.

Ce qui peut maintenir cette difficulté.

Les interprétations catastrophiques et l’appréhension jouent un rôle important dans la survenue de ces crises.

En effet, l’interprétation que vous ferez de ces symptômes deviendra alors un facteur perpétuant important et pourra faire la différence entre une réaction d’alarme qui se résorbe rapidement et une véritable attaque de panique sévère qui s’étend sur 15 à 60 minutes

La crise d’angoisse étant une situation particulièrement pénible à vivre du fait des symptômes ressentis, vous allez alors parfois ressentir des craintes exagérées concernant la survenue d’autres attaques de panique dans les situations où se sont produites les attaques antérieures. Elles sont à l’origine d’une anxiété d’anticipation appelée « peur d’avoir peur » qui vous rend plus vulnérable avant même d’avoir fait face à la situation en question.

Ces peurs vont également développer des comportements chez vous, qui peuvent sembler vous aider, mais qui vont en fait renforcer la survenue de nouvelles crises d’angoisse. En effet, lorsque la crise est très intense, vous aurez probablement l’envie de fuir la situation dans laquelle vous avez déclenché cette crise. Vous allez alors éviter l’endroit ou la situation dans laquelle est survenue l’angoisse. Lorsque la personne fuit ou évite une situation phobogène, elle ressent le plus souvent un important soulagement dû à la diminution de l’anxiété. Ce soulagement devient un renforcement qui contribue à maintenir et à accentuer les comportements d’évitement. Vous allez alors développer des blocages en lien avec certains lieus ou certaines situations, blocages qui vont empirer à mesure que vous évitez ces situations.

Chez le psychologue.

Le suivi chez le psychologue va vous permettre de travailler ces crises d’angoisse.

Avec son aide, vous allez :

-analyser ce qui a créé ces crises d’angoisse. Ce peut être un événement récent particulier générateur de stress, un contexte actuel personnel ou professionnel qui vous met en difficulté, un événement du passé qui a encore un impact sur vous aujourd’hui, une histoire de vie difficile qui a des conséquences aujourd’hui pour vous, des questionnements sur votre vie en général et la prise de conscience que vous n’êtes pas totalement en accord avec vous-même, des situations difficiles récurrentes où vous vous sentez « coincés » et dont vous ne voyez pas l’issue, etc.

-analyser votre réaction à cette crise d’angoisse, avant, pendant et après la situation où s’est déclenchée la crise d’angoisse.

-travailler sur des techniques concrètes de gestion de ces crises d’angoisse, en amont, pendant et après la situation où s’est déclenchée la crise.

-travailler sur ce qui génère plus profondément cette/ces crises (votre histoire de vie, ce qui génère du stress chez vous en ce moment, etc.).

Des livres sur le sujet sont également intéressants à lire et vont vous permettre de compléter les séances avec votre thérapeute.

Les Techniques Comportementales et Cognitives TCC sont les plus adaptées pour apprendre à travailler sur les crises d’angoisse.

Dans le traitement du trouble panique (terme utilisé pour les attaques de paniques récurrentes), les études cliniques démontrent que la réponse à la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est généralement très bonne (75 à 90% d’amélioration notable). Les études de suivi démontrent que les patients qui ont une réponse favorable à la TCC maintiennent généralement cette amélioration après la fin du traitement et souvent continuent de s’améliorer.

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